Des athlètes défavorisés par le report des Jeux du Québec?

SPORTS. Le changement de cycle des Jeux du Québec dicté récemment par SportsQuébec pourrait forcer les régions sportives à revoir la composition de leurs équipes et de leur contingent d’athlètes. Une décision qui pourrait être lourde de répercussions pour les sportifs de 17 ans sur le point de vivre la frénésie des Jeux.

«C’est la pire des situations pour les jeunes qui devaient participer aux Jeux de 2020 et qui en étaient à leur dernière chance. C’est la cohorte qui voit son rêve ne pas se réaliser», indique Diane Gosselin, chef de mission pour la région Richelieu-Yamaska.

Comme les Jeux s’adressent aux 12 à 17 ans, les aînés du groupe ont vu leur rêve de défendre les couleurs de leur région s’envoler en fumée quand la COVID a joué les trouble-fête. Auront-ils un laissez-passer spécial accordé par SportsQuébec pour les prochains Jeux? Que fait-on de la question des catégories d’âge dans certaines disciplines?

«Ce sont les fédérations qui sont responsables d’élaborer les devis et de déterminer quels sont les âges, les catégories et les épreuves. C’est elles qui ont à faire cette réflexion à savoir si on donne la chance à ces jeunes qui auraient dû être là en 2020 et ainsi changer les catégories pour qu’ils soient présents en 2021», explique la porte-parole de Richelieu-Yamaska.

En raison de la crise sanitaire, SportsQuébec a convenu au début du mois de présenter les jeux d’hiver lors des années paires et les jeux d’été durant les années impaires. Le printemps dernier, la Corporation avait déjà fait part de ses intentions en repoussant la 55e Finale des Jeux du Québec (Laval 2020) à l’été 2021 et la 56e Finale des Jeux du Québec – Rivière-du-Loup à l’hiver 2022.

«Les circonstances actuelles ont obligé SportsQuébec à prendre une décision difficile, mais nécessaire. En effet, il est important pour nous de collaborer avec nos partenaires et de les soutenir en leur offrant les meilleures conditions possible pour réaliser leur Finale. Nous désirons que l’expérience des jeunes athlètes soit la meilleure possible grâce à ces changements. En reportant les prochains Jeux du Québec, nous souhaitons permettre aux prochains milieux hôtes d’organiser un événement d’envergure qui sera le moins possible affecté par le climat actuel, et ce, dans un délai raisonnable», souligne Julie Gosselin, présidente de SportsQuébec.

Du décrochage sportif?

@R:D’ici le retour sur les plateaux d’entraînement, la jeunesse sportive patiente du mieux qu’elle peut. Pour certains, la pilule est plus dure à avaler au point, estime Diane Gosselin.

«Pour tous les athlètes habitués à avoir un horaire d’entraînements serrés, c’est pas facile. Et oui, on craint le décrochage sportif.»

Dans une récente enquête menée par le Pôle sports HEC Montréal auprès d’une trentaine de gestionnaires de fédérations sportives québécoises, on évoque «une réduction de 20 à 40 % des inscriptions, ce qui signifierait, un recul de 5 à 10 ans pour ces organisations.»

Aujourd’hui entraîneure des Loutres de Granby, l’ex-olympienne Nadine Rolland comprend très bien le niveau de frustration des jeunes sportifs.

«Le fait est qu’en tant qu’athlète, on contrôle ce que l’on peut contrôler et la tenue ou non des Jeux n’est pas une variable qu’ils peuvent contrôler donc aucun besoin de passer du temps là-dessus. Nous sommes tous dans le même bateau.» «Lorsque nous saurons s’il y a des Jeux, l’été prochain, on s’assurera d’être prêts pour les sélections pour les nageurs éligibles. En attendant, rien de sert de faire plein de suppositions ou de travail dans le vide envers un objectif incertain», conclut-elle.

Dans d’autres sports comme le volleyball, la crise a donné lieu à de belles surprises. «Bien que la pandémie affecte beaucoup le programme des Jeux du Québec, il entraîne aussi un effet inverse à ce qu’on s’attendait. Lorsque le sport est permis, les athlètes de tous âges sont au rendez-vous. Cet été, la participation était excellente et bien que nos programmes intérieurs n’aient pas tous vu le jour, nous avions plus d’inscriptions que les dernières années», fait remarquer Léandre Lajeunesse Bériault, responsable du volet volleyball pour la région Richelieu-Yamaska.

Pour les athlètes et les parents en quête de réponses à leurs interrogations ou à la recherche de soutien, rendez-vous sur la plateforme Sport’Aide au www.sportaide.ca.