Le milieu de la danse réclame un meilleur soutien
DANSE. Devant le déconfinement de plusieurs sports, des écoles de danse de la région sont quant à elles dans l’incompréhension puisque le gouvernement du Québec ne leur a toujours pas autorisé la reprise de leurs activités.
«On est vraiment complètement oublié [par le] gouvernement, se désole Maryse Blanchard, propriétaire de l’école portant son nom. Pour plusieurs écoles, il n’y a même pas de plan de subvention. Il n’y a pas grand-chose qui s’adresse à nous.»
Présentement, le milieu de la danse est en attente. Pour faire accélérer les choses, un plan de relance a été pensé par le Réseau d’enseignement de la danse (RED). Et même si les cours extérieurs sont permis, ce n’est pas l’idéal pour plusieurs organisations.
«Les écoles de danse ont une réalité bien particulière, fait valoir par voie de communiqué, la directrice générale du RED, Véronique Clément. Beaucoup n’ont pu saisir l’opportunité d’offrir des classes de danse et des camps d’été à l’extérieur, soit par manque d’espace, par manque d’équipement pour assurer la sécurité des élèves ou simplement parce que certaines municipalités ne permettent pas aux écoles de danse d’offrir leurs activités dans les parcs. Si bien que les portes de la plupart des studios doivent demeurer fermées.»
La situation actuelle a engendré de nombreux frais et la perte de plusieurs revenus, témoigne Mme Blanchard.
«De mon côté, c’est le calme plat, note la principale intéressée. Tout a été annulé. On est un peu essoufflé parce qu’on se dit que […] que ça ira à l’automne. C’est beaucoup d’incertitude pour notre secteur.»
Un «travail inachevé»
La pandémie a forcé l’annulation des sessions de danse, des spectacles et de bien des événements. Pour la propriétaire de l’école Tendanse, Geneviève Gallant, «il y a comme beaucoup de travail inachevé».
«Je sais que les gens ont hâte, commente-t-elle. […] C’est le temps qu’on se voit.»
Comme pour bien des écoles, Mme Gallant ne sait pas à quoi ressemblera son ratio de danseurs. Plusieurs reviendront assurément, mais d’autres pourraient hésiter en raison du contexte actuel.
«Je n’ai aucune idée à quoi ça va ressembler, note-t-elle. On essaie de rester positifs. La danse, c’est rassembleur, ça met le sourire dans le visage de beaucoup de gens. Donc, je souhaite de tout mon cœur que les entreprises soient capables de s’en sortir. […] Je pense qu’on va finir par s’adapter. Tout le monde est prêt à ouvrir depuis longtemps.»
«Aucun support»
La directrice de l’école de danse Internationale, Josée Fausse, confirme que le moral est plus bas chez ses élèves parce qu’ils s’ennuient de danser. Et elle ne se gêne pas pour dire que le gouvernement du Québec est silencieux jusqu’à maintenant en ce qui concerne la situation de la danse.
«Il ne faut pas se leurrer, on n’a eu aucun support, note celle qui prévoit donner des cours de Zumba extérieurs dans le respect des consignes sanitaires puisque cela est permis. […]On veut vraiment donner le maximum à nos élèves parce que c’est quand même une période assez difficile. Ils vont voir qu’on ne baisse pas les bras. C’est là-dessus qu’on travaille en ce moment.»
Récemment, l’école de danse Internationale a rénové l’intérieur de son local pour offrir ce qui a de mieux à sa clientèle lors de la reprise intérieure des activités. D’ici là, les différentes écoles travaillent pour se faire entendre.
«On travaille tous ensemble pour essayer de montrer au gouvernement qu’on existe, affirme Mme Fausse. […] [Le gouvernement] ne réalise pas le nombre de professeurs qu’il y a et le nombre de gens qui dansent dans toute la province.»
«Les élèves ont hâte de retourner en studio de danse pour pouvoir partager, pour pouvoir danser et pour pouvoir vibrer de notre passion, assure Maryse Blanchard. […] Il faut être capable de prouver qu’ensemble, on va appliquer les mêmes consignes de façon correcte et juste. Si c’est bien expliqué et appliqué, je pense qu’on va réussir à retrouver notre clientèle.»