L’Indigo… sérieux?
CHRONIQUE. Quand j’étais jeune, j’allais au Cégep de Granby chaque vendredi soir pour regarder jouer les Inouk au basket-ball, alors que mon père les arbitrait.
Chronique Gérant d’estrade avec Raphaël Doucet. Mon père ne me traînait pas au Cégep de force ou parce qu’il n’avait pas trouvé de gardienne. Je voulais y aller. J’adorais ça. Même s’il était sur le terrain et moi, dans les estrades, c’était l’un de mes moments père-fils préférés. Encore un bon souvenir aujourd’hui.
J’ai grandi en regardant notamment jouer Sophie Labrie, Sébastien Houle et «Pracette» (sorry Pracette, mais je ne me souviens pas comment on épelle ton nom au complet!). Je rêvais, un jour, de jouer pour les Inouk.
Ce que j’ai fini par faire, autant au soccer qu’au basket, de 2003 à 2005. Bon, j’avais trop de soccer alors j’ai rapidement dû lâcher le basket, mais mon grand frère, lui, a connu beaucoup de succès au ballon rond le vendredi soir, comme nos «idoles» de jeunesse.
Pour moi, les Inouk, c’était la fierté, la combativité, le talent… ils avaient, année après année, de bonnes équipes. Et les autres formations savaient très bien que venir gagner à Granby, un vendredi soir, ce n’était pas facile. Surtout lors du traditionnel «match du bruit» (guitare électrique incluse)!
Le nom Inouk est une adaptation d’Inuk, qui signifie «individu appartenant au peuple inuit, population autochtone évoluant dans les parties arctiques de la Sibérie et de l’Amérique du Nord». Scusez, mais en quoi est-ce péjoratif ou, pire, raciste d’utiliser ce nom?
Au contraire, si ça se trouve, ça rend hommage à ce peuple qui fait partie de notre passé, de notre présent et de notre futur et qui a toujours su faire preuve de résilience et de courage pour vivre et évoluer dans des conditions pas toujours faciles.
Une définition qui colle bien à une équipe sportive. Contrairement au nouveau nom des Inouk, Indigo, qui fait référence à la couleur bleu marine ou… à un magasin de livres! Wow. Bien agressif.
Mon père, qui a enseigné 35 ans et arbitré des centaines de matchs au cégep, doit se retourner dans sa tombe présentement à l’idée que «ses» Inouk soient rendus l’Indigo.
Il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idées. Espérons que les personnes responsables au cégep ne soient pas folles. «Inouk un jour, Inouk toujours», comme dirait Gilles Fortin.
Signé: la personnalité sportive de l’année du Cégep de Granby en 20042005.