Repêchage: Alain Préfontaine a déjà une idée sur qui miser
HOCKEY. La fin de saison abrupte de hockey n’a pas permis au recruteur en chef du Phoenix de Sherbrooke, Alain Préfontaine, d’évaluer jusqu’au bout les joueurs sur sa liste. Cependant, depuis le milieu du mois de mars, l’organisation du circuit Courteau a déjà une bonne idée des espoirs qu’elle pourrait choisir. Le responsable du recrutement originaire de Granby en a suffisamment vu pour savoir qui sera prêt à compétitionner et à livrer la marchandise.
«Honnêtement, rendu au 15 mars, on a 90 % de la job de faite, a laissé entendre celui qui pratique le métier depuis 37 ans. Il restait deux rondes de séries, le Challenge à la fin avril et les championnats provinciaux. Même si on n’a pas ça, les évaluations sont assez justes. C’est des gars qu’on a vu 20 ou 25 fois. Je pense qu’on n’a aucun problème […]»
Le Phoenix de Sherbrooke ne prendra pas part à la loterie annoncée le 6 mai puisqu’il a remporté le championnat de la saison régulière. Sa meilleure saison de l’histoire. Il se préparera toutefois dans les prochains jours au repêchage de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) qui se déroulera les 5-6 juin en ligne.
«Il reste juste notre dernier meeting pour la liste finale du draft, a confié le recruteur-chef passionné par son métier. On devrait faire ça, on l’espère, entre le 9 et le 15 mai, par vidéoconférence ou si le gouvernement va nous permettre de faire ça en petit groupe. On verra. On prendra les décisions à ce moment-là […] Il n’y a aucun problème avec ça.»
Est-ce que le Phoenix repêchera des joueurs de la région comme il l’avait fait l’an passé avec Adam Emery, de Granby?
«On regarde toujours pour des joueurs locaux, a affirmé Alain Préfontaine. Surtout, je te dirais, si on a la chance de les prendre, évidemment. Actuellement, on n’a pas de choix de première ronde. Notre premier choix est en deuxième ronde. C’est sûr que ça va être plus difficile, mais on a déjà une bonne idée de fait de ce qu’on aimerait avoir en deuxième ronde. Cette année, il y a encore quelques joueurs qui sont sur le radar.»
Le succès et le repêchage
Comme le dit si bien Alain Préfontaine, «le repêchage n’est pas une science exacte». L’expérience dans le milieu contribue grandement à sélectionner de bons espoirs. Et chez le Phoenix de Sherbrooke, on a bâti par les sélections. Quelques années plus tard, voilà que l’organisation aspirait aux grands honneurs avant que la pandémie ne gâche cette occasion.
«Quand tu repêches un jour, il faut que tu aies un petit feeling pour le gars, a expliqué le recruteur-chef qui a aussi travaillé pour les Remparts de Québec et l’Océanic de Rimouski. Je te dirais que c’est assez gagnant cette formule-là.»
Mais ce n’est pas tout. Alain Préfontaine a des critères de sélection bien précis comme la constance et le sens de la compétition. Deux caractéristiques qui définissent le Phoenix.
«Notre ADN de club est bâti de même, a fait valoir le principal intéressé. […] Il faut que les gars compétitionnent. Ça prend le sens de la compétition, ça prend de bons patineurs et ça prend de bonnes personnes. Le reste, on va leur montrer. J’aime mieux sacrifier un petit peu de talent pour plus de compétition.»
Les récents succès du Phoenix au repêchage passent évidemment par l’équipe de recrutement d’Alain Préfontaine. Mais ça va aussi bien au-delà avec le directeur général, Jocelyn Thibault, l’assistant au directeur général, Jean Gagnon et l’entraîneur-chef, Stéphane Julien.
«Avec le Phoenix, on est comme un genre de quatuor, a affirmé celui qui est bien connu dans le milieu sportif granbyen. C’est nous autres qui donnons les critères de quelle sorte de joueur on veut avoir. Parce que si j’amène un joueur à Sherbrooke et qu’il n’est pas dans les critères du <@Ri>coach<@$p>, il ne l’aimera pas et ne le fera pas jouer. On a du succès là-dedans.»
Durant la plus récente saison, 19 joueurs du Phoenix de Sherbrooke provenaient du repêchage des trois dernières années.
«C’est quasiment 70 % du club qui était drafté, s’est réjoui l’homme de hockey. On n’a pas fait beaucoup d’échanges pour s’en aller au bout avec le club qu’on avait. On mise beaucoup sur le repêchage.»
Prolongation de contrat
Le confinement n’est pas facile pour un homme assez actif comme Alain Préfontaine. Cependant, sa récente prolongation de contrat avec le Phoenix de Sherbrooke pour les deux prochaines saisons est venue mettre un baume sur la situation actuelle. Et il apprécie grandement, lui qui est en poste depuis décembre 2015.
«Effectivement [c’est un beau vote de confiance], a-t-il reconnu. Je pense qu’on a une très bonne équipe. Je ne suis pas tout seul là-dedans. Quand j’ai été engagé, on a commencé à tourner la roue. C’était un nouveau cycle. Le cycle est arrivé à maturité l’année passée et cette année.»
Alain Préfontaine est déçu de la fin de saison abrupte du Phoenix, mais il estime que son équipe connaîtra encore une autre bonne année quand le hockey repartira.
«Ça fait mal au cœur un peu de laisser ça aller, mais que veux-tu, c’est la vie, a-t-il lancé. On s’en allait pour de belles choses, mais ce n’est pas fini. On a encore un club de jeunes quand même. Je pense qu’on va avoir encore une belle saison l’année prochaine.»