Jeux olympiques : de grandes émotions attendent Isabelle Charest

OLYMPISME. Fébrilité. Voilà qui résume l’état d’esprit dans lequel est présentement plongée la Bromontoise d’adoption Isabelle Charest. La triple médaillée olympique, choisie chef de mission pour Équipe Canada, s’envolera pour les Jeux olympiques de Pyeongchang le 30 janvier prochain, une expérience qui s’annonce fertile en expériences…et en émotions.

L’ex-patineuse sur courte piste revenait tout juste d’Ottawa lorsqu’elle s’est entretenue avec le GranbyExpress. Son rôle l’amènera encore à se déplacer à de multiples reprises d’ici le grand départ, au gré du dévoilement des athlètes s’étant qualifiés au sein de la délégation canadienne. Plus l’équipe prend forme, plus l’aventure devient concrète à ses yeux. L’ancienne athlète ne cache d’ailleurs pas son excitation. «Le rôle de chef de mission, c’est probablement le plus beau rôle que tu peux avoir, parce que tu es vraiment un témoin privilégié de tout ce qui se passe. Je suis sur tous les sites de compétitions, j’ai accès aux athlètes, je suis là juste avant le départ», se réjouit-elle.

Elle continue de bien se préparer afin de jouer adéquatement son rôle, qu’elle est énormément reconnaissante de s’être vu confier. Mieux connaître les athlètes qu’elle sera appelée à épauler fait d’ailleurs partie des préparatifs. «Je dois me familiariser, entre autres, avec les histoires des athlètes et avoir déjà une idée de quel est leur vécu et quelles sont leurs attentes», explique Mme Charest.

Une «grande soeur»

Considérant qu’elle jouera ni plus ni moins le rôle de «grande sœur», celle qui a pris sa retraite du sport professionnel en 2002 espère contribuer d’une façon bien particulière lors de son passage en Corée du Sud. «La cohésion, c’est une force que l’équipe canadienne qui a, pour moi, une importance majeure. C’est à ça que je veux contribuer», explique-t-elle. Pour mener à bien sa mission, Isabelle Charest pourra compter sur le support de quatre autres ex-olympiens agissant à titre de mentors. Catriona Le May Doan, la mentore principale, sera accompagnée des athlètes Jeane Lassen, Vincent Marquis et Julien Bahain.

De vives émotions à prévoir

L’athlète originaire de Rimouski a représenté le Canada aux Jeux olympiques de Lillahammer (1994), Nagano (1998) et Salt Lake City (2002). Bien qu’elle ait été choisie plus récemment chef de mission lors des Jeux Olympiques de la jeunesse de 2016 et chef de mission adjointe aux Jeux d’été de Rio, la même année, elle n’est encore jamais retournée sur le site de compétitions olympiques hivernales.
Elle prévoit que ce «retour dans ses vieilles affaires» sera certainement empreint d’émotions. «Je suis un peu fébrile par rapport à ça. J’ai hâte de voir comment je vais le ressentir quand je vais être à l’aréna, par exemple, ou sur les autres sites de compétitions», admet-elle.

Elle précise néanmoins que fouler les lieux de compétitions olympiques est déjà particulier en soi. «Quand je me déplace sur place, je réalise que les émotions sont encore là, elles sont vives, présentes. Tous mes souvenirs reviennent». Si elle a remporté au relais 3000 mètres trois médailles en carrière, une d’argent et deux de bronze, ce ne sont pas les moments où elle s’est retrouvée sur le podium qui l’ont le plus marquée. Isabelle Charest précise avoir retenu davantage l’expérience des Jeux et le parcours qui l’y a menée.

Une décision «courageuse»

Accusée d’avoir orchestré un système de dopage institutionnalisé, le comité international olympique (CIO) a officiellement banni, le 5 décembre, la Russie des prochains Jeux.  Appelée à commenter ce choix, Isabelle Charest s’est dite satisfaite, affirmant que l’instance a pris la décision qui s’imposait. «Les preuves sont là, il y a du doping systémique, il doit y avoir des sanctions. C’est une forme de soulagement de voir que le comité international olympique a eu ce courage, parce que oui, c’est une grosse décision qui a beaucoup de conséquences».

Elle croit d’ailleurs que celle-ci permettra de voir d’une façon plus optimiste le mouvement olympique. «Le sport est du sport quand tout le monde se retrouve sur la ligne de départ à conditions égales», conclut la chef de mission.
Les Jeux olympiques de Pyeongchang auront lieu du 9 au 25 février 2018.