Secteur public: 25 000 professionnels du SPGQ se dotent d’un mandat de grève

MONTRÉAL — C’est au tour de 25 000 professionnels du gouvernement du Québec de se doter d’un mandat de grève à être déclenchée au moment opportun.

Il s’agit cette fois de 25 000 membres du Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), un syndicat indépendant qui ne fait pas partie du front commun.

Ses membres travaillent dans les différents ministères et organismes gouvernementaux. Ce sont des analystes en informatique, des inspecteurs, des biologistes, des comptables, des arpenteurs-géomètres, par exemple.

En fait, après consultation des membres, ceux-ci se sont majoritairement prononcés en faveur de deux types de mandats de grève distincts: un plus léger, prônant des grèves de soir, de fin de semaine et de jours fériés, appuyé à 80 %, et un plus musclé, d’une grève pouvant se compter en minutes, en heures ou en jours jusqu’à la grève illimitée, appuyé à 70 %.

En entrevue lundi, Guillaume Bouvrette, président du SPGQ, a expliqué que c’est une instance du syndicat, composée de représentants de ses 33 sections, qui décidera de la forme que pourrait prendre un débrayage, le cas échéant.

«Ce sont deux outils dans notre coffre à outils. Ils ont la latitude de choisir», en fonction de «l’évolution aux tables de négociation», a expliqué M. Bouvrette.

«Ce n’est pas rien, dans le contexte où les professionnels de la fonction publique québécoise ont souvent hésité, par le passé, à avoir recours à des moyens de pression aussi lourds, par crainte d’une loi spéciale. Et ça a évolué, ces dernières années, de ce côté-là», a rapporté M. Bouvrette.

En plus de la question salariale, comme c’est le cas pour les salariés des secteurs de l’éducation, de la santé et des services sociaux, celle du télétravail est prioritaire pour le SPGQ.

«Pour les professionnels qu’on représente, les conditions d’exercice du télétravail sont en haut de la liste des priorités, tout simplement parce que leurs tâches s’y prêtent bien, de manière générale. Ce qu’on dénonce, c’est la politique actuelle du Conseil du trésor qui est inflexible: on demande à tout le monde d’être deux jours par semaine au bureau, sans tenir compte des réalités, des postes, des spécialisations et des réalités familiales, parfois. S’il n’y a pas de valeur ajoutée à aller au bureau, parce qu’on s’assoit dans un cubicule ouvert et qu’on travaille en visioconférence toute la journée, on se demande pourquoi on le fait», a résumé M. Bouvrette.

Il déplore qu’après presque un an de négociation, «aucun sujet n’est réglé».