Subvention coupée chez SERY: la Ville de Granby ne comprend pas

IMMIGRATION. La Ville de Granby n’a pas l’intention d’accueillir les réfugiés haïtiens, qui débarquent quotidiennement  à la frontière canado-américaine, malgré la demande qui risque d’augmenter. La coupe d’une subvention accordée à l’organisme Solidarité ethnique régionale de la Haute-Yamaska (SERY) est à l’origine de cette décision.
 

Le maire de Granby, Pascal Bonin, se questionne sérieusement sur le processus d’immigration du Québec et du Canada. «C’est comme un guichet à la SAAQ. Les gens qui font la file et qui attendent. Par contre, à côté, il y a des gens qui passent. Ils passent avant nous. Je veux savoir comment fonctionne l’ordre de priorité. Des gens sont ici depuis quelque temps déjà et veulent faire venir des membres de leur famille. Où sont relayées ces personnes? Quels sont les quotas émis annuellement?», affirme-t-il.

Le premier magistrat a rencontré la direction générale de SERY afin de faire une mise au point de la situation. «Nous avons appris qu’ils ont été touchés par des coupures avec le programme qui avait été signé pour les immigrants syriens. Le programme était valide pour trois ans et on a décidé de couper dedans la deuxième année. C’est très discordant», indique-t-il.  

Des questions sans réponses

Pascal Bonin est d’avis que plusieurs questions sont restées sans réponses. «C’est comme si on avait reçu des Syriens et tout était beau et que la vie était belle. Attention! L’intégration n’est pas terminée, les cours de francisation ne sont pas terminés et le marché du travail n’est pas quelque chose d’acquis», révèle le maire.

«Avant que Granby accueille des Haïtiens, les gouvernements devront remettre les subventions comme elles étaient avant. SERY est un modèle nord-américain pour l’intégration des immigrants. On est en train de sabrer tout ça. C’est clair que le gouvernement n’a pas de ligne directrice», ajoute-t-il.

Le maire granbyen trouve injuste que les gens qui font leurs demandes dans les règles de l’art se fassent couper l’herbe sous le pied. «Certaines personnes attendent trois, quatre et même cinq ans pour faire entrer des membres de leur famille. Là, une personne va arriver et prendre la place de celle-ci. Elle va entrer illégalement au pays? Ça ne marche pas. Je vais soutenir SERY dans cette histoire», estime Pascal Bonin.

Ce dernier rappelle que la Ville de Granby et SERY s’étaient engagés à accueillir des Syriens et des Africains l’an dernier. «Pas question de faire les choses à moitié. Il y a clairement une discussion qui ne fonctionne pas. Oui, on est un pays d’accueil. Le gouvernement ne peut pas couper les subventions comme ça et ce n’est pas moi qui va faire le travail du gouvernement du Québec», conclut-il.