Sortir les Vétérans de l’isolement

REGROUPEMENT. En ce jour du Souvenir, le regroupement régional des Vétérans UN-NATO Canada tiendra une cérémonie pour rendre hommage à ceux qui ont perdu la vie en service. Malgré ses vestes de cuir et ses écussons, il n’a rien d’un groupe de motards, contrairement à la croyance populaire. Il s’agit plutôt d’anciens militaires qui veulent échanger et se soutenir moralement.

«On est un regroupement de Vétérans qui veulent être ensemble, fait valoir le président de la région de Granby, Daniel Rodrigue. Le but est de sortir les Vétérans de l’isolement et de les réadapter à la vie civile. Malgré l’apparence, on n’est pas un club de moto. C’est une communauté qui est bien proche.»

Le regroupement de Granby a été officiellement fondé il y a quatre ans. À ce jour, on compte 59 membres (10 000 membres au Canada), dont 39 qui sont d’anciens militaires qui ont dévoué une partie de leur vie à servir leur pays. Les autres sont principalement des épouses. «Il faut avoir [fait] trois ans dans les Forces armées canadiennes pour être Vétéran UN-NATO», explique M. Rodrigue, qui a pris la présidence l’année dernière.

Pour ceux qui se posent la question, les feuilles de laurier autour de l’écusson UN-NATO signifient que la personne a fait un tour avec soit les Nations Unies, soit l’OTAN, ou bien avec les deux. La moyenne d’âge du regroupement de Granby est assez variée et toutes les deux semaines, les membres se réunissent pour prendre part à différentes activités comme aller casser la croûte.

«Le fait de sortir dans un restaurant, ça aide les Vétérans qui ont des problèmes du [syndrome post-traumatique], souligne M. Rodrigue. Éventuellement, ils sont capables d’acheminer ça et d’amener ça à un niveau plus élevé où ils sont capables de sortir par eux-mêmes et c’est ce qu’on essaie de faire.»

«Je trouve ça triste que le monde pense qu’on est [un club de moto], déplore M. Rodrigue. C’est tout simplement parce qu’ils ne connaissent pas qui nous sommes. On essaie d’être le plus apparent possible.»

Militaire pendant quelques années, Jean-Pierre Desrosiers insiste sur la nécessité d’avoir ce genre de rassemblement pour le bien-être de ceux qui ont combattu pour la sécurité du pays.

«Quand ils viennent avec nous autres, ils ne sont pas gênés d’en parler parce qu’on les comprend, on a vécu la même chose qu’eux autres, indique-t-il. Bien souvent, ils sont chez eux et n’en parlent pas à personne parce que le monde ne les comprend pas.»

Dans les prochaines semaines voire les prochains mois, le regroupement de Granby compte aller rencontrer la population plus régulièrement. «À partir de maintenant [elle] va nous voir un peu plus régulièrement dans la ville et [qu’elle] réalise qu’on est là vraiment pour aider les Vétérans et la communauté dans les mesures du possible», note Daniel Rodrigue.

Bien que ce ne soit pas encore un réflexe instantané, M. Rodrigue avoue que les gens approchent de plus en plus les Vétérans pour les remercier de ce qu’ils ont fait pour le Canada.

«Ça commence à se voir un peu plus, affirme-t-il. Ça fait chaud au cœur que le monde vienne te dire merci pour le service que tu as fait. Ça fait un petit velours, c’est plaisant», précise celui qui a servi son pays pendant 38 ans. «Je ne regrette rien; je le ferais encore», termine-t-il avec fierté.

Rappelons que la cérémonie aura lieu au parc Victoria, dès 11h. Il s’agit de la première célébration officielle du jour du Souvenir depuis les quatre dernières années à Granby.